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Onzième Thèse

En temps de crise, le fonctionnement de l’Université Bordeaux Montaigne est toujours plus anti-démocratique

En temps de crise sanitaire, le fonctionnement de l'Université est de plus en plus anti-démocratique. La présidence de l’UBM a refusé de soumettre les motions proposées par les organisations étudiantes au sein des instances censées être « démocratiques ».

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Crédits photo : Université Bordeaux Montaigne

Depuis le début de la crise sanitaire et la fermeture des facs, les difficultés s’accumulent pour les étudiants entre angoisse des cours à distance et les résultats du premier semestre pendant lequel plus de 50% ont décroché, entre la détresse entraînée par l’isolement et la précarité dans un avenir où la seule perspective de la jeunesse est le chômage. Pourtant l’Université fonctionne encore comme si la situation était normale, comme s’il n’y avait pas de crise sanitaire ni de précarité étudiante. De fait, cette situation s’empire de jour en jour parce que l’Université n’a pas consulté une seule fois les étudiants si ce n’est qu’au travers de mails d’informations générales, ne serait-ce que pour savoir comment ils vivent la période et leurs difficultés afin de prendre des mesures d’urgence conséquentes. Dans un contexte de fermeture décidée unilatéralement par les présidences d’université, imposée par le gouvernement et sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire, la fracture se creuse entre les étudiants et leur université.

Par son fonctionnement structurellement anti-démocratique, la Direction de l’UBM en vient à prendre des décisions qui concernent les étudiants sans que les étudiants eux-mêmes aient leur mot à dire. Le cas de la promotion en L2 d’Histoire est un exemple frappant car par manque de moyens, la présidence de l’Université a dû prendre la décision unilatérale de ne pas ouvrir l’embauche d’un nouvel enseignant, ce qui a sacrifié le TD d’histoire moderne qui est pourtant central dans la formation.

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Les étudiants se sentent délaissés par la politique du gouvernement qui met en place des mesures totalement insuffisantes comme les chèques psy ou encore les repas CROUS à 1€ qui ne permettent pas aux étudiants de se nourrir décemment. C’est une situation très grave pour l’ensemble des étudiants précarisés par la crise sanitaire et économique qui s’ancre dans des dizaines d’années de politiques austéritaires dont les étudiants payent les conséquences par le démantèlement de l’université publique, autrement dit la destruction de l’université ouverte à toutes et tous.

D’une part, l’organisation étudiante Onzième Thèse dénonce cette gestion de l’Université Bordeaux Montaigne par sa Direction et ce malgré les réponses qu’elle donne selon quoi elle n’est pas responsable de la suppression du cours. En réalité, si elle n’en est pas directement responsable, elle l’est indirectement car elle se contente de gérer l’université dans les limites des budgets qui sont alloués par le gouvernement à l’Enseignement supérieur et la recherche. La présidence se contente par conséquent de mettre en place les directives du gouvernement contre la précarité étudiante qui ne sont que la façade qui cache en réalité la misère de l’Université et de la précarité étudiante qui y gangrène. Onzième Thèse porte une politique radicalement en rupture de la conciliation des présidences d’Université avec le gouvernement, dans ce sens les élus étudiants ont présenté une Motion commune au Conseil d’Administration du 24 janvier qui exige des moyens pour rouvrir les Universités !

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La Motion a été votée à l’unanimité après amendements de la présidence, mais elle n’a toujours pas été rendue publique, aucune publication officielle ni aucun mail n’a été envoyé aux étudiants. Les organisations étudiantes dont Onzième Thèse exigent dans ce sens une liste de diffusion à tous les étudiants depuis maintenant plusieurs mois. Ce n’est toujours pas effectif et empêche la publication de la Motion par les organisations étudiantes elles-mêmes. Cela démontre que nous ne pouvons pas faire confiance en la présidence de l’Université pour appliquer la Motion qu’elle a voté comme simplement une déclaration d’intention. Il est urgent et nécessaire que ce qui se passe dans les Conseils de direction de l’Université cesse d’être opaque. Tout ce qui s’y décide doit être public, transparence pour laquelle bataille Onzième Thèse à partir de ses positions élues, afin que les étudiants s’emparent eux-mêmes de l’organisation de l’Université dans des cadres démocratiques larges et indépendants en constituant des comités de lutte contre la précarité étudiante avec les franges les plus précaires de la jeunesse.

Le fonctionnement anti-démocratique de l’Université ne permet pas aux étudiants de s’exprimer, encore moins les étudiants précaires qui pour beaucoup ont décroché parce qu’ils n’ont pas d’ordinateur ou de connexion internet par exemple, opérant dans le même temps une véritable sélection par la faim. Il permet d’autant moins de développer des cadres dans lesquels les étudiants puissent avoir un pouvoir de décision démocratique sur l’organisation de la fac.

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Onzième Thèse au contraire refuse de cautionner l’organisation de l’Université en bricolant ce que le gouvernement alloue comme budget insuffisant ; cela devrait d’abord commencer par connaître les réels besoins de l’ensemble de la communauté universitaire, étudiants, enseignants et personnels. Afin de consulter les étudiants et de connaître leur situation, les organisations étudiantes ont prises elles-mêmes l’initiative de lancer une Enquête qui a recueilli 4730 réponses, soit plus du quart des 18 000 étudiants de l’UBM. L’enquête révèle que « l’écrasante majorité, soit 88% des étudiants interrogés, pensent qu’ils ont été trop extérieurs aux prises de décisions sur les modalités d’examens au premier semestre et souhaitent être davantage consultés en vue du second semestre. De plus 63 % des sondés revendiquent la validation automatique du second semestre avec une note plancher à 10/20 ». Les organisations étudiantes ont donc porté cette revendication au sein des Conseils de l’Université au travers d’une Motion ce 4 février.

Mais une fois de plus les cadres institutionnels de direction de l’Université ont démontré leur fonctionnement structurellement anti-démocratique car la présidence a refusé de même la soumettre au vote !

Nous devons résolument combattre la sélection sociale et la précarité étudiante, notamment en s’organisant pour imposer la validation automatique de l’année pour que les étudiants les plus fragilisés par la fermeture des universités et la gestion anti-démocratique de la crise sanitaire ne soient pas exclus des facultés. Une véritable démocratie universitaire ne pourra pas se faire dans les instances et institutions existantes, il faut nécessairement développer des cadres de lutte pour que la précarité étudiante cesse d’être un facteur de sélection sociale !


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