Un riad au Maroc planqué au fisc
Patrick et Isabelle Balkany sont des habitués de la fraude fiscale. En effet, le couple, qui possède un patrimoine indécent ainsi que plusieurs villas à travers le monde, après avoir finalement avoué être bien propriétaire de la villa Pamplemousse à Saint-Martin (estimée à 3 millions d’euros), c’est cette fois leur riad à Marrakech qui est visé. Médiapart apporte nombre d’éléments à charge, via une enquête réalisée par la justice française et l’aide du Maroc.
Ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan de fraude auquel font face les Balkany, et les politiques au pouvoir en général. Maire et première adjointe de la ville de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), ils dirigent la ville depuis plus de trente ans, et les affaires de fraudes et autres joyeusetés sont légion. Rien que le fait de taper « Balkany » sur Google vous donnera un aperçu de tous leurs déboires avec la justice. Mais cela ne les empêchera évidemment pas de continuer leurs pratiques sans être inquiétés.
Un héritage politique
Cette histoire de plus rappelle à quel point les politiques qui nous « représentent » sont totalement en roue libre et ne savent plus quoi faire pour amasser toujours plus d’argent et de pouvoir, pour passer outre les règles que, pourtant, leur classe a instauré. À gauche, on a encore le souvenir de l’affaire Cahuzac ou encore de Thévenoud (qui avait d’ailleurs fustigé Cahuzac lors des révélations de ce dernier, avant de se faire avoir à son tour), il y a peu. À droite, c’est encore plus flagrant. Dans la droite ligne du RPR et de Chirac avec les emplois fictifs, du couple Tiberi qui faisait voter les morts pour rester au pouvoir, ou encore de Nicolas Sarkozy et son nombre incalculable de casseroles avec lesquelles il pourrait concurrencer Tefal, sans parler de son bras droit, Claude Guéant, « ripoublicain » de catégorie A pour les primes en liquide touchées lorsqu’il était Place Beauvau.
Tous ces gens ont beau avoir des ennuis permanents avec la justice, ils s’en tirent généralement avec de simples amendes ou des saisies de biens. Il n’est nullement question de remettre en cause leur pouvoir au sein de leurs institutions. C’est la conséquence d’une justice créée par la classe dominante, qui n’est qu’un outil de plus pour donner l’illusion de l’égalité et de la démocratie, que ce soit en France ou ailleurs. Ceux qui rédigent les règles du jeu ne peuvent être inquiétés par celles-ci.
