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À Paris, Toulouse, Lyon...

8 mars. Des milliers de « premières de corvées » battent le pavé à travers le pays !

Près de 30 000 à Paris, 10 000 à Toulouse, 6 000 à Lyon… Malgré un contexte des plus défavorables, partout en France, nous étions des milliers à faire entre nos voix pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Retour sur la grève féministe du 8 mars, qui doit être un point d’appui pour construire la suite.

Gabriella Manouchki

8 mars 2021

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En cette journée du 8 mars, instituée par la militante révolutionnaire Clara Zetkin en 1914 suite à de nombreuses grèves de travailleuses, des milliers de personnes ont manifesté contre les violences économiques, sociales, sexistes et sexuelles qui sont faites aux femmes et LGBTI à travers le monde. En France, d’après les organisations des différentes villes, ce sont près de 30 000 personnes qui ont battu le pavé à Paris, 10 000 à Toulouse, 6 000 à Lyon, 2 000 à Bordeaux, 1000 à Marseille, et bien d’autres à l’occasion des 150 évènements répertoriés - et ce malgré les restrictions dues au contexte sanitaire.

« Premières de corvées » dans une crise sanitaire et économique sans précédent

Plus que jamais « premières de corvée », comme l’ont souligné les organisations signataires de l’appel à la grève féministe (dont les syndicats la CGT, Solidaires, FSU), les femmes et LGBTI payent le prix fort de la crise sanitaire et économique. En effet, en raison de la gestion de crise catastrophique du gouvernement qui cherche avant tout à protéger les intérêts du grand patronat, la dernière année à révélé aux yeux de tous la place qu’occupent les femmes et les minorités de genre dans le système économique et social : la première ligne des métiers les plus essentiels, où le manque structurel de moyen met leur vie en danger, mais aussi des contrats précaires les plus exposés aux baisses de salaires et aux licenciements. En augmentant la dépendance économique des femmes vis à vis de leur emploi et de leur famille, la précariation de masse que nous sommes en train de vivre avec la crise favorise grandement les violences sexistes et sexuelles, comme le montre la récente vague de dénonciation portée par des centaines d’étudiantes et par des collectifs de travailleuses précaires - comme Mc Droit ou la CGT Chronodrive.

Ce lundi 8 mars a donc vu défiler des cortèges de travailleuses en grève : soignant·es, enseignant·es, travailleuses de la culture ou encore travailleuses du sexe, les « premières de corvée » ont porté haut et fort leurs revendications, pour des conditions de travail dignes et contre les violences sexistes et sexuelles.

Contre l’offensive sécuritaire, raciste et islamophobe du gouvernement, la nécessité d’une réponse féministe

Dans cette situation de crise, le gouvernement cherche à construire la figure d’un ennemi intérieur en instrumentalisant la question sécuritaire mais aussi féministe pour stigmatiser les personnes racisées, immigrées et musulmanes, ou assimilées comme telles. Les femmes sont les premières touchées par cette offensive, en particulier pour celles qui portent le voile, ce que peine à prendre compte le mouvement féministe - comme l’ont monté les récentes polémiques autour du discours porté par des organisations réactionnaires telles que le collectif Némésis ou Génération Identitaire.

Dans plusieurs villes, des cortèges ont à ce titre revendiqué le retrait du projet de loi dit « séparatismes » et la lutte contre l’islamophobie, qui est une violence faite aux femmes. En particulier, les collectifs qui participent à la Coordination féministe, dont Du Pain et des Roses, ont mis en avant ces revendications, en dénonçant le rôle de l’État et de ses instituions dans l’oppression raciste et islamophobe qui structure la société.

Pour faire plier l’État face aux revendications féministes, il nous faut un plan de bataille !

Le 8 mars est une date importante du mouvement féministe, qui vise à rappeler la place des femmes et leurs revendications dans le cadre d’un combat plus général. C’est le premier pas d’une lutte pour faire face à la crise historique que nous traversons, mais aussi pour imposer une transformation plus profonde du système économique et social qui nous exploite et nous opprime.

Cette année, si la mobilisation du 8 mars est une réussite, elle doit être un point d’appui pour construire un rapport de force contre le gouvernement et le patronat afin de leur imposer l’ensemble de nos revendications. Pour les faire plier, il est nécessaire de construire un plan de bataille à la hauteur de la situation, pour faire face aux baisses de salaires et aux licenciements, mais aussi aux violences de genre qui augmentent avec la crise sur nos lieux d’études et de travail comme dans nos foyers. Alors que les directions syndicales ne proposent aucun plan d’ensemble, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces pour construire la suite du combat, en nous organisant depuis nos lieux de travail et d’études en toute indépendance de l’État et de ses institutions.


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